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FORÊT NOIRE
Anne Clarck, JUNK PAGE #55, 2018

Installée depuis peu en Périgord, Claire Chauvel aime à s’extraire du monde pour partir en forêt ou sur les berges d’une rivière. «Arpenter la nature, la contempler et la peindre, c’est ce que je fais dans la vie », confie-t-telle. Elle travaille le plus souvent ses toiles In situ. Son immersion dans le sentiment de la nature se transpose dans ses paysages. Elle y puise tout ce qui peut alimenter ses visions intérieures, son geste est rapide, intuitif, presque rythmique. L’artiste s’affranchie des carcans du réalisme pour se laisser guider par son intuition. La composition du tableau devient le lieu d’une expérience sensible.

A la galerie 5UN7, qui lui consacre une exposition personnelle, elle présente un polyptyque de 5 tableaux réalisés en Vendée, un lendemain de tempête dans un bois de pins. Claire Chauvel module la surface de ses toiles avec le rythme des branchages et de ses enchevêtrements avec la végétation de sous-bois. Les combinaisons de tons verts, clairs et profonds, plongent le spectateur dans l’épaisseur de cette forêt à la densité sombre et inquiétante.

Sur le mur d’en face, une vaste toile (6 m x 2,1 m) offre une vue sur les rives arborées d’un cours d’eau. Un peu plus loin une série de 15 petits formats font figure d’études préparatoires à la plus grande. Elle joue ici sur la répétition de mêmes motifs et alterne des toiles peintes sur site avec d’autres réalisées d’après souvenir. Il y a dans ses derniers l’expression du ressenti des émotions de l’artiste face à la nature. Le style se fait plus impressionniste, le reflet de l’eau, la lumière, les couleurs vacillent et chancèlent comme des touchent de sensation qui reviennent peu à peu en mémoire.

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Claire Chauvel, Rivière de nuit, 46 x 33 cm, 2018