Claire CHAUVEL, peintre

David Bartholoméo, plasticien, 2020

L’aventure de Claire Chauvel commence au cœur de la nature. S’immerger en son sein pour l’observer, la comprendre, la peindre sans contour. Des traits sortent de terre et s’élèvent jusqu’au ciel. Des masses s’impriment, vibrantes.

Puis,

Ses heures passées dehors, la nature comme atelier métamorphose sa posture de regardant en un élément immuable “d’un faire partie“.

C’est une expérience de la vie des entrelignes, de ce qu’il se passe au dehors comme au dedans d’une nature vivante.

Le corps de Claire s’avance, les contours s’effacent et des surfaces apparaissent. Elles ne représentent plus, elles sont. Colorées, brutes, vives, elles marquent en profondeur une présence qui fige le temps et l’espace en un endroit. Celui où s’articulent la vie, la vraie, l’atome et la molécule, la main qui, par touches, pose et recouvre le visible en le rendant flou et à la fois si présent.

Une architecture prête a se faire dissoudre pour sa compréhension.

Son corps s’avance toujours un peu plus. L’esprit s’éveille, s’élève, mais pas au-dessus, plutôt au-dedans.

Claire peint toujours, peint encore. Elle n’a rien laissé, rien abandonné de ces heures à capter la fréquence des mouvements, la fréquence des couleurs et de la lumière. Elle n’a pas fait de rupture entre ses bosquets en masse, ses feuilles groupées dont on ne distingue plus la forme du chaque.

Bien au contraire, l’artiste a assimilé, appris, reconnu ce qui compose, ce qui bouge pour le concentrer dans ses nouveaux creusets. La vibration est forte comme un magma prêt à éclore. Peut-être est-ce la maternité qui comme son ventre contenant une nouvelle vie lui permet de travailler ici, à l’atelier, dans sa grotte, cette même toile qui naît et renaît encore sous ses doigts à la fois délicats et sauvages.

Claire peindrait l’élément, ce qui crée le tout, le visible et le sensitif. L’Univers à vue devient un Univers des sens, de ce quelque chose que l’on ne comprend pas mais que l’on saisi, avec son cœur, avec sa joie d’être parmi les êtres.

Sa peinture pourrait être autant un morceau de peau d’humain, la macro d’un grain de sable, des entrailles d’une feuilles ou la vision d’un cosmos…Le partout du dedans jusqu’au dehors ou l’inverse, ça n’a plus d’importance.

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